Lundi 4 avril
Sortie voile prévue pour ce matin. On est méfiants, le temps n’est pas au beau fixe, un coup de vent est annoncé dans la journée.
C’est Daniel qui nous reçoit à bord du Professeur Gosset. Il nous en explique tout l’historique : bateau-pilote en bois, construit en 1930, réquisitionné par les allemands pendant la guerre puis envoyé par le fond, il sera restauré par la suite et déclaré Bateau d’Intérêt Patrimonial. Daniel est à l’initiative de l’association qui a engendré cette restauration.
Esther (une de nos secrétaires administratives, qui nous accompagne aujourd’hui) est partie trop rapidement de chez elle et est déjà congelée : Daniel lui prête un vieux ciré jaune, moi des gants. Avec la VFI jaune assortie, elle a fière allure !
On largue les amarres. Je fais ma première pomme de touline assise pas loin de Daniel, qui me donne des astuces quand il voit qu’un bout de bout ne tourne pas comme il faut. Mais j’ai bien compris le principe, je suis hyper contente.
En descendant du bateau, Daniel propose un café sur le port. Il ne reste qu’Esther, congelée, et moi.
Direction le Progrès, au chaud. La pauvre Esther récupère sa température corporelle normale et on se raconte des histoires de mer pendant une bonne heure.
Mardi 5 avril
On est tous un peu décalés. À la pause du matin, Alex me dit :
– Bientôt le weekend ! 😂
Pas vraiment…
Mercredi 6 avril
CCF de matelotage avec Patrick.
On y passe la journée : l’écrit le matin, la pratique un par un, dans l’après-midi. Je m’en sort nickel, épissure au top et on fini tous plus tôt que prévu.
J’ai bidouillé de la garcette hier pour fabriquer une mini pomme de touline. J’en ai profité pour faire une mini épissure.
C’est de la garcette de m* qui se détorone très vite, mais très pratique pour ce que je veux faire.
Jeudi 7 avril
CCF Règles de barre avec Morgane. Je passe en dernier, moitié pour prendre le temps de relire mes cours, moitié pour faire un point en fin d’examen sur la classe et pouvoir leur faire un retour global (je suis déléguée).
J’observe les camarades qui attendent leur tour. Paolo fanfaronne, Louis perd ses mots, Julie doute (et s’en sort haut la main).
Je suis la dernière à passer, Vincent est juste avant moi. On fait carton plein tous les deux, on est ravis, Morgane aussi ! Rachel, l’autre secrétaire administrative, qui attendait la fin des oraux pour fermer les locaux, est encore là. Elle est super contente pour nous deux.
On se rend tous les quatre à la Boucane pour trinquer. Pas trop évidemment, parce qu’il y a la route pour rentrer après et que je tiens beaucoup à mon permis !
Samedi 9 avril
Je file à Paris pour 3 jours, hébergée par ma pote Salomé, rencontrée il y a plus d’un an, chez Wings of the Ocean
La coupure fait du bien. Emmaüs, friperies et balades au programme. Ce soir, je retrouve Meryl et Julie D., rencontrés chez Wings aussi et mon pote Jésus, que je connais depuis plus de 10 ans.
Jeudi 14 avril
Dernier jour de manœuvres avec Patrick : on est 5 ce matin, il nous manque 3 collègues qui n’ont apparemment pas jugé utile de se déplacer.
L’après-midi, encore un de moins…
Pas grave : on est au calme en groupe réduit et à midi, Vincent a pris sa canne à pêche en prévision de la sortie en mer.
Il râle un peu, les garçons aussi mais je suis ravie qu’il ne pêche rien et rentre bredouille ! Bien joué les poissons malins.
Mardi 12 avril
CCF de Manœuvres avec Patrick
Le groupe 2 passe l’examen le matin, nous l’aprèm’. C’est notre dernier jour.
Un thé sur le port en terrasse, pour patienter, devant le ponton où est amarré l’Anita Conti. Rodolphe, puis Vincent, puis Morgane (qui s’est décidée à venir nous voir terminer la formation sur le terrain) me rejoignent.
Le groupe 1 a terminé et passe nous saluer avant de rentrer chacun chez soi. Patrick englouti un sandwich en guise de déjeuner et nous invite à commencer.
On commence par un oral individuel.
Première question : il a dessiné un schéma de feux de nuit, au crayon et me demande ce que c’est. Je regarde le schéma et prend le temps de lire les couleurs.
Je ne comprend pas… j’ai dû rater quelque chose et je me prend la tête dessus. Patrick me propose qu’on décortique ensemble et me dit ce que c’est. Je constate qu’il a inversé les feux bâbord et tribord, en faisant son schéma rapidement. Je lui fait remarquer et la lumière se fait !
Quand tout le monde est passé, on sort le bateau.
C’est moi qui commence, accostage nickel. Je laisse la barre au suivant et vais m’asseoir tranquillement une petite minute, pour calmer mes jambes qui tremblotent.
On poursuit et chacun réalise les manœuvres demandées dans l’avant-port : accostage, demi-tour en espace restreint, alignements, etc.
On termine en sortant du port, pour l’exercice d’homme à la mer, devant la plage de Fécamp.
La journée se termine, les formateurs ont des obligations et filent. Je jacasse une bonne demie-heure avec John qui est resté dans le coin, puis fini par aller manger un bout avec Morgane. On n’a pas mangé de la journée l’une comme l’autre et il est 17h. Elle engloutit son burger, moi mes frites et on reste parler un bon moment. Sa saison commence bientôt.
Je quitte Fécamp assez émue, la formation est terminée et un nouveau chapitre s’ouvre devant moi.
Le jury est la semaine du 25 avril, pour les résultats du CMP.
I’ll wait.
Samedi 16 avril
Dans le train retour chez mes parents, avec « trouze mille » kilos sur le dos. Mes trois classeurs de cours me pèsent…
Je suis quasi à la fin du récit de Capucine Trochet « Tara Tari, mes ailes, ma liberté » et nous en sommes arrivées à la même conclusion : la lenteur, la douceur et la sobriété matérielle comme fil conducteur.
On remarque la même capacité d’émerveillement en mer : les nuances de l’eau, un globicéphale qui passe, un poisson qui joue…
La temporalité sur l’eau n’est pas la même que sur terre et (outre les manœuvres), on a tout le temps de s’émerveiller.
À suivre…
M’ont accompagnée ce dernier mois :