Un chouïa de lecture en attendant la suite, qui arrive soon soon !
Juillet 2021
Accoudée à La Belle Époque avec un verre de blanc, je repense à un article lu il y a peu, sur le goût d’iode dans le vin. Envie de tester, voir si je retrouve certaines des saveurs marines qui me plaisaient, il y a plus de 5 ans maintenant, avant que je sois végane.
L’AJD de Marseille
La dernière fois que j’ai léché le goût du sel, j’en avais aussi plein les yeux, j’avais froid depuis une bonne heure et je grelottais sérieusement.
30 nœuds de vent ce jour-là sur un petit 11m, de la houle et 3h pour faire le Vieux-Port/L’Estaque.
J’ai regretté d’être partie naïvement en t-shirt et sans bonnet parce qu’on se pèle sévèrement la nouille en mer.
En même temps, il faisait quand même 32° ce jour-là sur Marseille. Je n’imaginais pas me transformer en surgelé !
J’avais rejoint l’association AJD un mois avant et c’était ma première sortie avec eux. On allait sur le chantier d’un autre voilier pour y faire quelques réparations.
Les Amis du Jeudi Dimanche, fondée par le père Jaouen, accompagne en mer des personnes en difficultés sociales.
L’idée est de resocialiser et responsabiliser par la navigation et l’entraide en mer.
Ils ont une petite antenne sur Marseille, la maison mère étant en Bretagne et comprenant, entre autre, un chantier naval d’insertion.
On rejoignait le voilier Ibex au mouillage à l’Estaque, avec le Largade.
L’Ibex, nouvellement convoyé de Bretagne, avait bien besoin d’un petit coup de propre avant de sortir pour trois semaines de croisière entre bénévoles.
Ne connaissant pas encore l’asso, c’était un bon moyen de les rencontrer avant d’envisager une sortie structure avec eux (accompagner des groupes de personnes). C’était mon deuxième jour de chantier : le premier jour, René a reversé l’annexe en plastoc en montant dedans et moi avec.
Sortie très agitée donc, j’ai jamais été si angoissée en mer, me disant que si l’un d’entre nous tombait, c’était fini.
Ne connaissant pas le bateau, j’aurais jeté tout ce qui passait, en cas d’homme à la mer : bouée, sandwich, tasse à café, clef à molette 😅… Je suis pas taillée pour Koh Lanta !
René et Cassandre, hyper calmes et sereins dans la houle étaient très rassurants à regarder à la barre !
Boud’mer
Dès mon arrivée à Marseille en avril, j’ai cherché à faire de la voile, pour en savoir plus, pour le plaisir.
La première sortie en Méditerranée, c’était avec l’asso Boud’mer, sur la Marioune.
Jolie barquette marseillaise, voiles auriques, j’ai adoré. J’aime les bateaux en bois parce que j’aime leur patine j’imagine, qui m’évoque le temps qui passe.
J’ai du mal sur les modernes, où je me cogne les orteils à la moindre chose qui dépasse. Moins brut, plus délicat, plus d’arêtes.
J’avais barré un bon moment, le skipper était pédagogue. J’ai senti le vent dans les voiles, la mer à travers la barre.
J’ai vraiment compris le principe ce jour-là, en sentant la barre bouger sous mes mains.
La joie de comprendre ce que j’avais lu avant, appris et entendu sur le Kraken sans jamais le ressentir vraiment.
Septembre 2021
Le voilier de Wings est amarré au Vieux-Port de Marseille une dizaine de jours début septembre.
Les derniers embruns, c’était pour une mission douche à la capitainerie. Pas loin donc, à peine une centaine de mètres du Kraken en annexe.
On ne se douche pas dans le bateau à quai : ça rempli les tanks d’eaux usées et il est interdit de les purger dans les ports.
Léo, notre capi, nous pilotait l’annexe pour cette mission ô combien nécessaire de douche quotidienne, parfois aussi appelée Mission Caca.
Oui, nous sommes parfois poètes, parfois pas.
– J’ai bien envie de sortir du Vieux-Port et de mettre plein gaz !
Et bah allez, go ! Pauline, notre bosco, rigole et donne son feu vert, le reste des occupantes de l’annexe approuve bravement.
Cette mission douche prend une tournure plus sportive.
Zazou la chienne de Camille (qui elle, partait en Mission Caca pour le coup. Zazou, pas Camille) est un poil tendue de cet itinéraire de promenade inhabituel, dans cette baudruche flottante.
Elle s’aplatit sur le plancher du bolide avec des yeux inquiets.
Léo met les gaz et fonce vers l’île du Frioul, Pauline dans son dos, le poids des passagers bien répartis.
– Cap sur la navette ! L’idée est de prendre les vagues de la navette et de jouer avec l’aspi (comme en moto, pour ceux qui savent).
On surfe alors les vagues de la navette qui fait Frioul-Marseille. L’annexe tape. Sensation grisante. La maîtrise de Léo et son bonheur à prendre les vagues. Le vent au visage. La joie pure et brute.
Les passagers de la navette rigolent, nous filment et nous saluent !
On arrive sagement sur le ponton de la capitainerie. Direction les sanitaires pour se récurer comme il se doit.
Zazou a l’air ravie de retrouver le plancher des vaches et la team Douche a évacué son stress.
Fin.
On se retrouve bientôt, ça bouge beaucoup de mon côté et j’ai plein de trucs à vous raconter !
À très vite 🥰
