Cet été, j’avais un besoin vital de liberté, après 1 an et demi de traitement contre le cancer du fiak.
J’ai donc élaboré un petit programme sur mesure, sur un mois et demi entre juin et juillet : trois fêtes maritimes (rassemblements de vieux gréements), de la Charente-Maritime jusqu’à la Normandie.
D’abord les premières Fêtes Maritimes de la Rochelle avec Albarquel, excellente occasion de rencontrer les capitaines Arthur et Rizo, après quasiment 1 an à m’occuper des réseaux sociaux du voilier sans connaitre l’équipe. Ensuite Brest évidement, sur le Celtic avec des copains. Puis Douarnenez sur le voilier Ruth.
Au programme : des copaines et des bateaux. Et une bonne dose de glaces !
Albarquel - Charente Maritime
Pendant un mois, entre Rochefort et la Rochelle, j’habiterai soit sur Albarquel, soit chez le capi Arthur, au gré des déplacements et des besoins. Arthur et Pauline m’intègrent très vite à leur vie de famille avec leurs deux enfants Achille et Lison et je me sens rapidement comme chez moi.
Première soirée sur les chapeaux de roue : on va dîner chez Jacques (dit « Welf ») un propriétaire d’Albarquel dans les années 70-80, qui nous montre plein de photos de l’époque.
D’écouter ces femmes chanter, innover, transformer et réinterpréter un répertoire m’a redonné envie de faire partie d’un chœur, comme quand j’avais 12 ans : le plaisir simple de chanter.
Marcovitch nous a fait chanter toute la soirée, c’était une belle découverte pour moi.
NB : Albarquel est resté au pied de la la tour St Nicolas pendant les fêtes de la Rochelle (hormis les sorties en mer), amarré à un quai en dur et donc soumis aux marées : 3-4m d’échelle pour accéder au bateau à marée basse.
Je ne l’apprendrais que 2 mois et demi après, mais mes problèmes musculaires étaient dus à une fracture du sacrum, (surement lié à la radiothérapie)… avec laquelle j’ai donc vécu tout l’été, sans trop me poser de questions.
Le 22 juin, c’est mon anniversaire, j’ai prévenu personne, parce que je m’en fiche un peu de le fêter ou pas. Journée parfaite.
Guitare-voix sur Albarquel : c’est Léna Dess qui nous a fait passer une bien belle soirée.
Le dimanche, balade au milieu des fêtes maritimes, au bassin des Chalutiers avec Rizo et Marie.
Après cette parenthèse de 3 jours sur Noirmoutier avec ma mère et ses amis, je récupère la voiture qu’elle m’a ramenée de Normandie. L’idée est de se balader librement avec, sur toute la côte et de finir le séjour en Normandie, où je la remettrai dans le garage de la maison de vacances.
Mais pour l’heure, je rentre à Rochefort sur le voilier.
La vie en bateau, c’est aussi pas mal de logistique, de rangement et d’optimisation :
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Albarquel dans les années 70/80 :
La Rochelle, c’était magique. J’étais claquée, parce que je suis partie de Marseille à peine une semaine après la fin de la dernière chimio. Je regrette rien, il fallait que je parte et que je fasse autre chose.
J’ai été trop bien accueillie (merci les copaines ♥) , j’ai navigué, j’ai fait un peu la fête et progressé sur le taf de com’ avec Albarquel. Bref, c’était cool et il est temps de partir pour la suite de mon petit programme maritime.
Direction Le Celtic, à Brest
J’apprendrais que la fameuse Yvette est la tenancière du bar-tabac du port du Fret. Comme si c’était évident 😛 Je prends la navette pour rejoindre la rade de Brest et le copain Steven sur le Celtic… et l’enclos fermé des fêtes maritimes, dont je ne ressortirai que dans 2 jours.
Brest, c’était fou. J’ai peu dessiné, on a pas mal festoyé, j’ai pas mal dormi aussi. Le Celtic est toujours aussi confortable. J’ai croisé plein de gens et fait des photos incroyables de tous les bateaux qui passaient devant le voilier, on avait vraiment une place de choix.
Au moment du départ, j’apprends que le capitaine du Shtandart (voilier écarté des fêtes maritimes au dernier moment parce qu’il était russe) donne une conférence dans un bar, juste en dehors de l’enclos des fêtes. Steven et moi allons y assister, pour soutenir les marins du voilier, qui ont pu se faire ravitailler par des collègues en zodiac, près de la rade de Brest. Le voilier est en errance depuis cet été, contraint à rester en mer et ne pouvant accoster les ports européens. Pendant ce temps, la France vend des armes à Israël dans sa guerre absurde et folle contre ses voisins et n’apporte de soutien à personne. Surtout ne pas se mouiller…
Camaret/Douarnenez : Ruth
Je quitte donc Brest comme je suis venue, en navette jusqu’au port du Fret. Je fais du stop jusqu’à Camaret-sur-Mer, pour rejoindre le voilier Ruth, ordinairement basé à Paimpol.
Quart de nuit stressant, dans la houle, avec un Kévin fatigué et anxieux à la barre… et Lisa, une norvégienne de passage, qui a passé le quart pépouze !
À Paimpol, ma voiture m’attend, garée près de l’emplacement de Ruth et ramenée par Laurent, capitaine habituel du voilier, 10 jours avant.